in The Mood for Love - Maggie Cheung - DVD drame - cinéma asiatique

Une humeur amoureuse à laquelle auront succombé bien des spectateurs ! Mais il est vrai, comment résister à la grâce évanescente de madame Chan et à son incroyable garde-robe ? Mais surtout comment raconter une histoire qui ne se raconte pas ? Car tout n’est ici qu’affaire d’ambiance, de sensations : les vapeurs d’un restaurant, l’espace étroit d’un couloir ou d’une chambre, le cadre d’un miroir où les regards se perdent. Les personnages de Wong Kar-Wai, magnifiés par l’extraordinaire photo de Christopher Doyle ou confinés dans des angles de prises de vues impossibles, se croisent, s’effleurent, et c’est toute la magie d’une histoire d’amour naissante que le cinéaste sublime et fait perdurer jusque dans le silence du temple millénaire d’Angkor. In The Mood For Love apparaît d’emblée comme un aboutissement de son style intimiste et dépouillé, essence d’un cinéma en recherche d’impressions fugitives et de non-dits. Une sensibilité et une sensualité à fleur de pellicule qui n’est pas sans rappeler son deuxième film Nos années sauvages, qui se passait également dans les années soixante et rassemblait déjà Maggie Cheung et Tony Leung. Un petit joyau visuel à la fois intense et pudique, comme sait si bien le faire le cinéma asiatique. --Arnaud Caire

À Hong Kong en 1962, deux couples emménagent le même jour dans la même pension de famille tenue par des gens originaires de Shanghai. Leurs conjoints respectifs étant toujours absents, Mme Chan (Maggie Cheung) et Mr Chow (Tony Leung) vont immanquablement se rencontrer…

Superbe et profondément nostalgique, le septième film de Wong Kar-Wai dresse le portrait d’un couple en proie à la passion amoureuse dans le décor très particulier de Hong Kong, au début des années 60 (son Nos années sauvages, paru en 1991, se déroulait à la même époque). Lui-même né à Shanghai en 1958 et exilé à Hong Kong avec sa famille dès 1963, Wong Kar-Wai a délibérément souhaité retranscrire l’état d’esprit d’une époque et d’une communauté vivant presque en autarcie au sein des Cantonais.
Ensorcelante comme une valse lente, cette œuvre très esthétique célèbre avec un raffinement inouï la tourmente des sentiments et le mystère de la passion. Le Jury du festival de Cannes 2000 a attribué à Tony Leung le Prix d’interprétation tandis qu’entre autres récompenses, le film a remporté le César du meilleur film étranger.

Fiche technique